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- Par Kikoo-lol - Edition du : 25 August 2005 - Créé le : 22 August 2005
Créé le : 26/7/2003
Edition du : 15/10/2003
Auteur : Galan_Dracos

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2nd partie : Chapitre 01 à 05
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CHAPITRE 6 : Rétrospective.

  

Dans un tonnerre de sabots, qui claquaient sur le roc comme un fouet sur l’airain, les cavaliers jaillirent hors du défilé, projetant autour d’eux moult escarbilles de pierre tranchante.

« -Je crois qu’on les a semés », haleta Gerdun de Vek, capitaine de la première escouade de la septième cohorte des Armées du Sud, fieffé d’une baronnie et actuellement poursuivi par un bon quart des armées Blackrocks.

« -Je ne parierai pas là-dessus. Ils sont tenaces, les fauves ! » répondit avec peine l’homme de haute stature, aux cheveux terre et sel, qui se tenait à ses côtés, courbé sur la selle de son cheval.

« -Ils nous poursuivent depuis près d’une semaine ! » ajouta à son tour un jeune homme de belle prestance, vêtu comme les deux autres de l’armure du chevalier de la couronne de Lordaeron.

« -En temps normal, leurs maudits loups sont moins rapides  que des chevaux – et encore ! – mais dans cette montagne, fourbus comme elles sont, les bêtes ne nous mèneront pas jusqu’à l’avant-poste Sud », ajouta-t-il encore. Alron, celui qui avait parlé en second, prit la parole :

« -Il nous reste une journée de chevauchée. Nous pouvons encore pousser nos chevaux.

-C’est risqué, seigneur, » fit Valkut, « il suffit que les bêtes crèvent à cinq cent mètres des portes pour que nous mourions tous. Il serait plus avisé de faire face.

-Capitaine, vous êtes le chef de cette escouade, après tout ! C’est à vous de décider. », fit finalement Alron, échappant ainsi à une dispute sur des choix clés.

Le front de Gerdun se plissa lentement, comme il pesait le pour et le contre d’une confrontation directe. Sa mission était claire : les deux hommes qui se tenaient bien droits à ses côtés devaient arriver sains et saufs à Stratholme, dans l’intérêt du royaume…et le sien propre, car il n’osait trop imaginer quel accueil l’attendrait s’il revenait avec deux cadavres en armure. Or, si bataille il y avait, les troupes de de Vek se retrouveraient à un contre trois dans les premières minute, à un contre dix au bout d’une heure et à un contre deux cents à la fin de la journée : impensable, même en profitant au maximum des avantages qu’offrait le terrain. Les deux chevaliers s’échapperaient peut-être – et encore, les convaincre d’abandonner leurs compagnons sur le champ de bataille dans une escarmouche perdu d’avance risquait d’être ardu – mais il ne voulait pas sacrifier la vie de ses hommes. A l’inverse, si la vingtaine de cavaliers dont dépendait le continent nord poussait encore ses chevaux, ces derniers risquaient de s’effondrer avant d’avoir atteint l’abri bienfaisant des portes, comme le pressentait Valkut. Néanmoins…si il y arrivaient…

…Si ils y arrivaient…

« -Au galop ! » fit Gerdun, tentant le tout pour le tout.

Et toute la compagnie se mit en route dans un fracas à faire pâlir de jalousie les hordes chaotiques qui les poursuivaient. Les hennissements des chevaux dont le cœur était le plus fragile retentirent, et tout aussitôt derrière résonna un hurlement lugubre, le hurlement du loup qui sait que sa proie ne peut plus lui échapper. Et les chevaucheurs de loups e leurs bêtes monstrueuses apparurent à l’horizon, pressés d’en finir, assoiffés de massacre. Des fauves, ont la taille atteignait presque celle d’un homme, montés par des guerriers sans pitié qui formaient l’élite de l’armée Blackrock, des babines bavant de convoitise, des yeux rouges comme des diamants plongés dans du sang, des griffes qui en remontraient aux épées des chevaliers…Et suivant ces soixante tueurs effrénés, se profilait l’ombre des cinq mille Orcs qui patrouillaient dans la Lande Noire, et qui cependant n’étaient qu’une portion de l’armée incroyable qui faisait à présent route vers Stratholme ou New Stormwind.

C’était la mort en personne qui pourchassait les chevaliers, alors que les sabres légers des chevaucheurs de loups se rapprochaient de plus en plus, prêts à dispenser leurs cruelles morsures.

On ne parlait pas…seul subsistait comme son le claquement des sabots, de plus en plus irrégulier. Une heure passait, puis deux puis trois…puis le vide. Le temps n’avait plus d’importance, et tous les hommes prirent alors conscience de la nature fugace de leur existence, qui devait se résumer à présent à une action : éperonner encore et toujours plus les étalons qui hésitaient, fatiguaient….

……trébuchaient.

Le premier « accident » eu lieu vers midi. L’une des bêtes, assoiffée, meurtrie par les caillasses qui jaillissaient de partout, affolée par l’odeur du loup toute proche, se cabra et tomba au sol, pas encore morte, mais l’œil vitreux.

« -GALOP !!!! » hurla de Vek d’une voix stridente, et tous de continuer sans s’arrêter une seconde pour prêter main-forte au chevalier qui, alourdi par la fatigue et par son armure, se redressa, l’épée au poing, face à la meute hurlante. Ils entendirent les rugissements des loups, puis plus rien… . Quatre heures plus tard, trois hommes avaient subis le même sort, mis en pièces par les griffes redoutables des monstres. Et lorsque les hauts murs et l’unique tour de l’avant-poste se profilèrent au nord, derrière l’ombre d’une colline de rocaille, les cavaliers n’étaient plus que treize, dont Alron, Gerdun et Valkut. Au cours de cette folle équipée,  six hommes avaient péri, auxquels s’ajoutaient les quatre tombés face aux grunts dans le défilé.

« -OUVREZ LES POOOOOOORTES AU NOM DE LA COURONNE ! » s’égosilla Alron. Mais les portes restaient hermétiquement close. S’arrêter signifiait la mort…c’est pourquoi les hommes et les bêtes rendus à demi-fous de terreur, imprégnés d’horreur et épuisés jusqu’à l’abattement continuèrent leur ruée vers cette masse de bois et de fer, comme s’ils allaient la démolir en se jetant dessus.

Et les portes s’ouvrirent. Sans crissement, rapidement, au moment précis ou Valkut allait s’écraser contre les gonds. Quelques secondes plus tard, elles se refermaient, tandis que les cavaliers se laissaient tomber dans la poussière de la cour. La silhouette dégingandée de Danlegh se profila alors dans l’embrasure d’une porte.

« -Occupez-vous d’eux », fit-il de sa voix sèche et précise. Les chevaliers sentirent aussitôt des mains puissantes, gantées de cuir se saisir d’eux et les traîner vers de merveilleuses cuves d’eau chaude. « -Nous y sommes finalement arrivé », se dit Alron. Puis il eut une pensée fugitive pour Kardan, menacé à New Stormwind…avant de sombrer dans l’inconscience.

Le soir même, attablé devant une magnifique plâtrée de viandes fumantes – plat qu’il affectionnait par-dessus tout autre, pourvu qu’il soit largement arrosé de bonne bière – et accompagné du jeune Valkut, le chevalier commença son récit. A plusieurs reprises, Danlegh l’interrompit, lui demandant des détails de plus en plus précis, et chaque fois c’était Valkut qui apportait les réponses. Alron fut surpris de la perspicacité de son compagnon. Les détails qu’il avait relevés étaient réellement le fruit d’une observation minutieuse : les humains massacrés étaient marqués au couteau de runes orcs, preuve de meurtres rituels. L’armée paraissait remarquablement organisée en différents corps – éclaireurs, troupes de chocs, formées par les titanesques ogres, chevaucheurs de loups rapides sur les flancs, centre compact de grunts revêtus d’armures solides…bien loin de la horde hurlante et déferlante telle que Lordaeron se représentait les Blackrocks. L’équipement de cuir et de fer était de bonne qualité, sans doute neuf… . Assurément, ce chef inconnu qui avait rassemblé les orcs d’Azeroth sous son égide devait être d’une force de caractère incroyable pour organiser ces germes de chaos et les mettre au travail…d’une force inconcevable, à vrai dire… .

L’explication qui leur apparaissait était à présent clair : ce n’était pas le dévouement qui pouvait faire des Blackroks une armée organisée…ils étaient trop dément pour cela.

Seul le fanatisme religieux pouvait les mener à ce stade.

De là la résurrection de rituels antiques.

De là la déduction toute simple que ce chef mystérieux n’était pas un guerrier…mais sans doute un sorcier au grands pouvoirs.

Effarant. Les êtres les plus malveillants qui soient s’étaient mis sous la coupe d’un être capable peut-être d’appeler les quelques démons restant de la Légion – prodige susceptible de s’attirer l’adoration éternelle des Blackrocks, qui n’étaient pas du genre à suivre un charlatan – plutôt à le désosser, et autres raffinement de cruauté.

L’être qu’ils devaient à présent affronter pouvait lever des armées bouchant l’horizon et s’assurer le soutien de pouvoirs ténébreux, issus des abysses du Néant Distordu. Un nouveau Ner’Zhul, en somme.

Et c’est pendant ces réflexions terrifiantes qu’un homme vêtu de cuir, portant une courte barbe noire entra dans la pièce et posa devant Danlegh, sur la table, un message.  

CHAPITRE 7 : Nouveau départ. 

 

"Combien de pigeons?" s'enquit Danlegh auprès du chargé de la roukerie.

"-Cinq, Commandant", répliqua l'homme avec assurance.

"-Il doit s'agir d'un message d'importance pour que Stromguarde envoie tant de volatiles...nous ne sommes pourtant pas menacés...

-Sauf votre respect, Commandant, le sceau qui ferme le parchemin est estampillé du lion, non du glaive. Ces messages proviennent directement de Lordaeron.".

Avec un respect non dissimulé, Valkut et Alron regardèrent leur commandant porter une main traversée par une cicatrice blanchâtre vers le précieux pli, quand...

"-Commandant!". C'était la voix de Gerdun de Vek. Le hardi capitaine entra dans la pièce, rajeuni de dix ans par les soins qui lui avaient été apportés.

"-Certains de vos hommes ont remonté la piste des maraudeurs aux loups qui nous avaient pourchassé, commandant. Ils ont trouvé l'un d'entre eux au fond d'une ravine...il a dû être désarçonné par son fauve.

-Mort?" fit brusquement Danlegh en se levant avec rudesse, oubliant le message. De Vek grimaça.

"-Non, mais il ne vaut guère mieux. Il faudra lui couper les jambes pour que la gangrène n'atteigne pas le coeur - tout en l'attachant, car il se débat comme un beau diable.

"-J'arrive", dit sèchement le commandant. Qu'on ne touche à ce pli sous aucun prétexte...Valkut, gardez-le. Alron, avec moi.

D'un pas souple et économe, il se dirigea vers l'escalier qui menait à l'unique et humide geôle de cet avant-poste. Pas de prisonniers. Il fallait faire respecter la loi des frontières - quoique certains pensâssent que l'extermination pure et simple des Orcs était un passage obligé pour la sécurité des territoires humains.

Sur un siège de fer, autrefois utilisé pour torturer les récalcitrants, un orc était affalé, entravé par une multitude de chaînes qui faisaient comme une armure. Il semblait alterner gloussements et sanglots étouffés, et n'avait pas conscience de la présence de ses geôliers.

"-Il n'a plus toute sa tête", glissa un des hommes, un gros soldat vêtu de cuir. "-Il est calme, mais il y a quelques minutes il se griffait si fort que nous avons craint pour sa vie". En effet, outre les chiffons imbibés de sang et de pus jaunâtre qui entouraient des jambes désarticulés, l'orc avait autour de la tête un bandage teinté de rouge, et son visage était largement balafré.

"-Il n'y a pas de temps à perdre", fit observer Alron. "-Il va mourir, et dans deux heures il ne parlera déjà plus. Interrogeons-le ici, et maintenant.

-C'est en effet mon intention, Sire Chevalier", répliqua Danlegh. "-Voyons ce que cet être pitoyable a à nous apprendre...".

Il se pencha vers la forme torturée de l'orc fou et cracha d'un ton menaçant:

"-Qui vous mène contre les territoires humains?".

Gloussements. Le prisonnier éclata franchement de rire, expédiant à la cantonnade salive gluante, vermine poisseuse et dévoilant une impressionnante rangée de chicots jaunâtres et carriés.

"-Répond! Qui vous mène contre les territoires humains?". Cette fois, l'orc sembla se recroqueviller, comme sous l'effet d'une terreur intense. Il émit des couinements inarticulés, qui semblaient issus de la gorge d'un abominable rongeur.

"-Capitaine.", fit calmement Danlegh en s'écartant pour laisser la place à Gerdun de Vek. Ce dernier s'avança, l'air redoutable, jouant négligeament avec un poignard denteé qu'aucune entraille n'aurait désiré acueillir. Alron émit intérieurement quelques réserves sur l'issue de cette vieille technique d'intimidation: la folie de cet orc était déjà bien avancée, et il ne semblait pas capable d'appréhender sa situation actuelle.

Et pourtant il faut croire que la menace fonctionna: le blessé poussa un hurlement d'agonie, et le commandant recula d'un pas, frappé par son haleine fétide. L'orc débita alors un flot saccadé de paroles sans suite, entrecoupées de sanglots et de ricanements fiévreux.

"-Ne'Ash...Ne'Ashu'Shamen...Karnath'Kur...Skalotth! Na...

-PARLE!" hurla Alron, excédé. Les deux autre slui jetèrent un regard désapprobatteur.

"-Naskgur! At'hul...". Il y eut un moment de silence, et ils crurent que c'était fini. Mais le regrd brillant de l'orc leur montra qu'il avait encore des secrets à révéler.

"-Il est venu...à la lune rouge. Il...parlait et il av...il avait le pouvoir per...perdu. Il...parlait aux chefs et Naskgur l'a suivi...Le loup et l'ombre et la lame...Il...parlait... . Le pou...voir...ils les a convaincu en sacrifiant le chef...le chef du Sk'ank'ur...

-Le clan du feu-dragon", chuchota de Vek. L'orc avait déjà mentionnés le loup, la lame, l'ombre...les principaux clans Blackrocks.

"-Il disait qu'ils...nous suivraient...car nous avions besoin...et ils ont dit qu'il n'était pas...le messager des maîtres...alors il..a parlé au nom des maîtres et nous l'avons suivi...Vers la cité de...la cité des humains...

-Son NOM!" insista Danlegh.

"-Il était...LUI! L'Ancien!

-QUI?

-NER'ZHUL!" hurla l'orc si fort que se stempes faillirent éclater. "-NER'ZHUL!". Puis sa tête retomba.

Sans un mot, Danlegh remonta dans son bureau. Alron lui emboîta le pas, tandis que de Vek restait dans les casernements.

Une fois là-haut, il se retourna vers Alron et lui dit:

"-Ainsi...Ner'Zhul serait revenu...

-Superstitions! Un quelconque sorcier aura pris sa place!

-Ner'Zhul...bien sûr...quelle autre image brandir pour unir les Blackrocks, sinon celle du disciple des démons? Intelligent...et démoniaquement vicieux...

-Il semble que le Feu-Dragon n'ait pas apprécié cette imposture...et en ait payé les consséquences.

-Le fanatisme religieux est une arme redoutable.

-Bon...et ce message...?

-Sans doute un ordre de ne pas attaquer els Blackrocks...Il faudrait être fou pour cela.

-Si vite? Et de Lordaeron? Stromguarde aurait réagi d'abord!

-Sans doute...Voyons voir... .". La main de Danlegh se tendit lentement vers le scau et le brisa sèchement. Le parchemin se déplia avec un léger frou-frou, et les yeux de Danlegh le parcoururent. Lorsqu'il eu fini, son visage trahissait nettement un étonnement mêlé de résignation.

"-Amenez-moi le capitaine de Vek.". Alron obéit.

Lorsque de Vek les eut rejoints, le commandant déplia à nouveau la feuille et lut à haute voix.

 

"-Au nom de Sa Majesté Argon premier, Souverain du Royaume de Lordaeron, Maréchal des Armées du Lion,

Information est donnée à tous les Commandant des Places Fortes assujetties au Royaume de la présence d'une Flotte étrangère non loin des Littoraux du Nord...

 

-...Oh non...

 

-...et de l'agitation d'éléments du Fléau Mort-Vivant dans les terres de Quel'Thalas aujourd'hui détruites.

En conséquence, Sa Majesté Argon premier, Souverain du Royaume de Lordaeron, Maréchal des Armées du Lion, a ordonné l'invasion des terres Glaciales de Northrend pour détruire définitivement le Fléau.

Ordre est donc donné aux susdits Commandants de diriger leurs troupes vers la Capitale de Lordaeron où s'effectuera le rassemblement.

 

                                                                                                           ARGON PREMIER, ROI DE LORDAERON"

 

Alron et Valkut restèrent un moment incrédule. Le plus âgé pris d'abord la parole.

-"Nous devons leur dire...

-Nous n'avons pas le temps", l'interrompit con Commandant.

"-Mais...

-Il ne nous reste plus qu'à obéir, sans quoi Stromguarde marcherai sur nous pour trahison... . Espérons que New Stormwind tienne.

 

CHAPITRE 8: La Cité des Tempêtes.

 

"-J'en ai assez!" éclata Kardan, faisant les cents pas dans sa chambre sans se soucier des lattes qui commençaient à sérieusement s'user sous ses allées et venues incessantes. Il frappait sa paume gauche de son poing serré, et sa voix se faisait de plus en plus nerveuse à chaque mots.
"-Cela fait près d'une semaine - une semaine! - que nous sommes dans les murs de New Stormwind, et nous n'avons toujours pas vu le museau de Lord Meyer Kamdar! C'est à se demander s'il est seulement au courant de notre présence! Enfer...et pendant ce temps ces maudits Blackrocks se rapprochent. Haaa...et ce prêtre au manières mielleuses, qui nous tient obstinément écarté du donjon! Se croit-il le maître?
-Lord Meyer de Stormwind est sûrement déjà en train de préparer la défense de la cité", répondit posément Lysia. Kardan était trop préoccuper pour s'apercevoir de la gêne contenue dans sa voix: au fil des jours, elle en était venue à apprécier le jeune homme, mais trouvait toujours dificile de l'entendre récriminer sur un membre du Kirin Tor - même si cette attente l'insupportait elle aussi. Il leur était impossible de délivrer leur message, et l'angoisse lui pesait plus de jours en jours, l'angoisse de la puissance qu'elle avait sentie tapie à l'ombre des monts rouges, après son duel comtre le sorcier orc.
"-Ma désicion est prise", fit brusquement Kardan en cessant de patrouiller dans ses appartements, où il passsait ses journées à coompulser des traités de stratégies de défenses de ville et à discuter avec Lysia .
"-Je ne peux rester là à rien faire plus longtemps...c'est notre royaume que cet homme met en danger en refusant de nous écouter! A cinq heures, s'il ne nous a toujours pas fait mandés, j'irai dans le donjon.
-Les gardes...
-...respecteront le pouvoir que me confère le statut de messager.
-Sauf votre respect, vous n'avez pas ce statut...vous n'êtes qu'éclaireur pour le compte de la Couronne. C'st de notre propre chef que nous avons décidé d'avertir New Stormwind de la menace qu'elle encourait.
-Parce qu'un autre messager serait arrivé trop tard!
-Il n'empêche que, sur le papier, vous n'êtes qu'un simple chevalier, nonobstant le fait que nul autre n'aurait pu porter ce message."
Kardan se tut, mais sa décision était prise: il verrait Lord Stormwind coûte que coûte.
Il passa le reste de la matinée à discuter avec son amie, qu'il appréciait lui ausi de plus en plus, puis pris un repas léger avant de se replonger dans ses notes stratégiques. Tous les écrits concordaient: une armée Orc a beau être impressionnante, on ne détruit pas des murs en se jetant contre eux, encore moins sous des pluies de pierres et d'huile...mais des mages entraînés ou des catapultes pouvaient causer la ruine de New Stormwind. Ilm fallait donc préparer un contingent de cavalerie pour harceler els flancs de l'ost ennemi. Lord Stormwind avait-il prévu ce cas de figure? Il n'en savait rien, il ne savait rien.
A cinq heures, il sortit. Lysia l'attendait. Ensemble, ils se dirigèrent vers le donjon, bousculant quelques serviteurs, pour arriver devant une lourde porte de fer, ornée de scènes de chasses, bas-reliefs de fer forgé. Un garde de haute stature, à la tunique ornée de l'aigle fulgurant de New Stormwind, affermit un peu plus sa position en les voyant approcher à grands pas. Sa main calleuse, usée par d'innombrables escarmouches contre les trolls et les Orcs, se serrasur la hampe de sa hallebarde.
"-Que faites-vous ici, sire chevalier? Lord Meyer Kamdar de Stormwind ne m'a pas fait savoir qu'il vous avait convoqués. Vous devriez retourner dans vos appartements en attendant qu'il vous fasse appeler.
-Je sers la couronne, messire, et mon autorité passe de loin la vôtre. Je vais franchir cette porte, et Lord Meyer lui-même décidera ou non de me renvoyer.
-Je ne puis vous laisser passer.
-Pourtant je vais passer.
-Je me vois obligé de vous en empêcher", fit le garde en abaissant légèrement son arme, bloquant la porte.
"-Allons, allons Messieurs, est-il bienb nécessaire de déclencher une incartade ici? Et maintenant?" fit une voix mielleuse provenant de l'encadrement d'une petite porte, ouverte sur ce qui semblait être une antichambre. Avant de ce retourner, Kardan sut qu'il s'agissait de Thalos, le prêtre aux manières onctueuses qui les confinait dans leurs appartements. Mais il n'avait pas l'intention de se laisser faire, cette fois.
"-Allons, sire chevalier, vous devez savoir que notre seigneur a demandé à ne pas être dérangé...il met en place une stratégie pour contrer cette incartade des Blackrocks.
-Vous appelez incartade une invasion qui n'aurait rien à apprendre de la Première Guerre!
-Allons, allons,un peu de sérieux, vous dramatisez, comme tous les émissaires de la Couronne."
Je vais l'étrangler, songea Kardan, puis:
"-Vous reconnaissez donc mon statut d'émissaire de la Couronne?
-Vous êtes un éclaireur, mais...
-En tant qu'"émissaire", même un ramasseur de bouses peut avoir librement accès au cabinet du seigneur de n'importe quelle cité, Kul Tiras ou Stromguarde - ou New Stormwind.
-Non!
-Bonjour chez vous", fit Kardan sans perdre rien de son sérieux, puis il poussa la porte d'où s'était effacé le garde intimidé, suivi par Lysia qui se retenait pour ne pas rire.
"-Finement joué", lui glissa-t-elle.
"-Vous voyez que la subtilité n'est pas l'apanage du Kirin Tor", répondit-il en souriant à son tour.
La pièce dans laquelle ils entrèrent était sobre, de taille moyenne, et son mobilier se composait en tout et pour tout d'une chaise et d'une table chargée de papiers, dont la plupart avaient l'air de plans dessinés à la main. Contre le mur du fond on voyait un coffre d'ébène recouvert de fines dorure, qui contenait la grande Epée de l'Aigle, symbole de la puissance de New Stormwind. Seul luxe du cabinet: un moelleux coussin sur lequel était assis un homme de taille moyenne, au cheveu rare et au ventre replet, qui avait sans doute dépassé la cinquantaine il y a peu. Lorsqu'il releva la tête, Kardan comme Lysia furent frappés par l'intensité de son regard d'un bleu tirant sur le mauve: à n'en pas douter, cet homme savait commander.
"-Ainsi donc, je vois qu'il est impossible de vous faire obéir aux consignes...", fit-il d'une voix étrangement lasse. "-Et bien, puisqu'il semble que nul ne puisse vous enpêcher d'accomplir ce que vous croyez être bon, portez donc votre message...si vous vous croyez capable de m'apprendre quoi que ce soit que je ne sache déja au sujet de cette incursion des Blackrocks dans les territoires humains.
"-Incursion? Pratiquez-vous tous l'euphémisme, dans le sud?" éclata le jeune chevalier.
"-Kardan", fit inutilement la jeune sorcière.
"-Cent mille Orcs Blackrocks prêts à tout ravager sur leur passage sont massé au pied des Monts Rouges. Deux fois plus encore attendent sans doute dans ce massif. Dix mille se dirigent vers le nord à la oursuite de mes compagnons - ce qui correspond pour eux à l'envoi d'une petite troupe d'éclaireurs - je ne sais même pas si mes amis ont pu arriver à l'avant poste sains et saufs, même si les chevaux sont plus rapides qu'une troupe en marche. Cinq mille trolls de Stanglethorne et un millier d'ogres assoiffés de sang les ont rejoint, tous dans le but de mettre en pièce tous les humains de cette partie du monde. Ouvrez les yeux! Ce que vous appelez incartade, invasion - pourquoi pas inconvénient mineur, à ce stade? est la plus grande invasion depuis la Première Guerre. "
Lord Meyer l'avait écouté sans sourciller, sans perdre son calme. Le prêtre se pencha à son oreille pour lui murmurer quelque chosee, mais il se vit écarter d'un revers de la main: il était encore difficile de savoir qui obéissait et qui ordonnait. Finalement, il reprit la parole, de cette même voix lasse.
"-Effectivement, je n'imaginais pas que la situation soit si terrible. Mais ne prenez pas les gens du sud pour des incapables...j'ai déjà posté des observateurs dans Elwynn, et commandé à nos charpentiers une catapulte supplémentaire.
-UNE CATAPULTE? C'est avec cela que vous voulez défendre la cité?
-Kardan, je t'en prie...
-Vous semblez plus sage que votre amie, mademoiselle. Savez-vous qu'ici on surnomme New Stormwind la Cité des Tempêtes? Parce que son courroux est semblable à l'éclair, et qu'elle résiste à tous les éléents qu'on peut déclencher sur elle.
-Pas tous", fit Kardan à voix basse, comme contenue. "-Elle n'a pas résisté aux chevaliers de la mort, lors de la Seconde Guerre".
Lord Stormmwind se leva. Ses yeux et ceux du prêtre lancèrent des éclairs. Il dit d'une voix plus sèche: "-Ce sera tout, messire. Veuillez regagner vos appartements. La prochaine fois, attendez une convocation de ma part avant de venir, ou je vous fait loger à l'autre bout de la cité. Mademoiselle...", salua-t-il froidement, puis il se détourna, laissant Thalos les raccompagner à la porte. Et le prêtre ajouta d'une voix cruelle:
"-Et à l'avenir, apprenez à vous mêler de vos affaire."

 

CHAPITRE 9: Une âpre cité.

 

Le sable s’effritait sous les pas de Felian et ses compagnons, et parfois se détachait sous la forme de plaques, dévalant les pentes de la gigantesque d’une avec une vitesse telle qu’un troupeau de Kodos – ces lézards du tonnerre - était parfois enseveli en quelques secondes…ne laissant aux charognards que quelques os rapidement blanchis par le soleil. Sous la direction de Ghânak, les deux elfes avançaient, évitant les zones les plus dangereuses. Cependant, ce désert de sable jaune ne ressemblait que de loin à l’immensité rocailleuse et plate des Barrens : ici, chaque tas de sable pouvait cacher un danger, et le paysage se modifiait pendant leurs périodes de sommeil. C’est pourquoi l’instinct surdéveloppé du Choucas leur était devenu aussi utile que l’expérience de Ghânak.

L’apparition inopinée d’une vingtaine de scorpions durant leur première journée de marche dans cette partie de Kalimdor les avait conduit à renforcer de cuir leurs chaussures – le dard des bêtes étant long et tranchant – et ne faisait qu’ajouter à leur inconfort (quoiqu’un dard de scorpion noir n’aurait pas été plus agréable).  En son for intérieur, Felian songea que par bien des côtés Durotar était mieux protégé que Stonetalon : le désert interdisait en effet tout accès terrestre à une armée, et quelques fortifications bien placées du côté des îles écho pouvaient fort bien annihiler n’importe quelle menace. Les quelques humains qui n’étaient pas repartis à Lordaeron et demeuraient encore à la forteresse kalimdorienne de Teramore ne constituaient as une menace sérieuse (ils ne constituaient rien, en fait : situés loin de tous siège de pouvoir, ils s’administraient eux-même de leur mieux), et les elfes auraient d’abord dû forcer Stonetalon pour avoir accès à l’océan, à moins d’accepter les périls d’un voyage de plusieurs mois en mer. 

« -Felian ! Choucas ! » cria l’Orc parvenu au sommet de la dune. « -Venez voir !

-Quoi donc ? » interrogea Felian, le visage suant et tendu, en continuant de gravir cette montagne balayée par les vents.

« -Je ne savais pas… » murmura comme pour lui-même l’Orc.

Arrivant enfin au point culminant du monticule – qui paraissait encore plus hallucinant de hauteur - , Felian s’approcha de Ghânak pour l’interroger. Sans mot dire, son compagnon s’écarta et indiqua de la main la vallée qui s’étendait à la limite du désert.

C’était un spectacle incroyable. Cette vallée faisait plusieurs lieues de large, et était intégralement occupée par la nation de Durotar. Nation d’un peuple de guerrier, elle formait un amas compact de villages fortifiés, pressés autour d’une cité d’une taille invraisemblable. Des tours, des pointes jaillissaient de partout, éclairées par la pâleur d’or du soleil, et d’imposantes murailles, où ne s’ouvraient qu’une seule porte massive, encerclaient la ville d’Orgrimmar – nommée ainsi en mémoire du puissant chef Orgrim Doomhammer. La position de la citadelle centrale n’était pas aussi forte que Stonetalon, mais assurément suffisamment imposante pour décourager toute tentative d’intrusion. Ghânak était figé dans un respect profond envers on peuple, qui avait enduré tant de maux avant de retrouver un foyer.

« -Je ne savais pas qu’elle était si…

-Grande ? » hasarda Felian.

« -C’est…impressionnant. Et elle est belle ! Thrall a offert mieux qu’une nation à notre peuple – il lui a offert un avenir, et ô combien radieux ! Assurément, si en quinze ans une telle force, une telle splendeur ont pu être bâtis, qui sait ce que nous auront accomplis dans trente, cinquante ans ? ». Et il disait vrai. La seule vision de cette cité anéantissait définitivement les préjugés selon lesquels les Orcs n’étaient que des brutes ignorantes : leur savoir en architecture, leur ambition, leurs capacités ne seraient plus jamais remises en cause.

« -Venez », fit le commandant orc avec une pointe d’excitaton dans la voix. « -Nous allons devoir nous diriger vers la forteresse d’Orgrimmar…et mes frères n’aiment pas les elfes. Felian n’a pas l’air extrêmement dangereux – excusez-moi, Felian, mais c’est vrai, les Orcs ont tendance à évaluer les capacités guerrières d’un individu à son tour de bras – mais quant à vous, Choucas, il va falloir que vous preniez un air plus…soumis.

-Comment cela ? » fit laconiquement l’intéressé (qui ne parlait d’ailleurs jamais autrement que laconiquement).

« -Et bien, la tête baissée, un peu plus voûté…et vous devrez enlever votre bandeau.

-Non.

-Il le faudra.

-Non.

-Mes frères pourraient prendre cela comme une marque d’irrespect.

-Advienne que pourra. Jamais un Chasseur de démons n‘a dévoilé son visage. ».

Felian sourit. Avec sa verve, cet Orc arrivait à faire parler le ténébreux elfe, et ils formaient une équipe de choc…même s’ils n’en avaient pratiquement pas conscience.

Après une discussion houleuse, quoiqu’à sens unique (Ghânak insistait, le Choucas disait : « Non »), ils parvinrent à un compromis : le Choucas accepterait de fléchir légèrement la nuque, mais pas question pour lui de retirer son bandeau.

La porte se rapprochait de plus en plus… .

Lorsqu’il arrivèrent devant la puissante cité d’Orgrimmar, Ghânak pris les devant et s’approcha des cinq gardes.

« -Kyrlok Nak Mar ! » chuchota-t-il impérieusement. Le grunt qui semblait commander émit un gromellement.

« -Ces elfes…ambassadeurs ?

-Ambassadeurs, capitaine.

-Je vais donner des ordres en ce sens, commandant Ghânak.

-Merci, capitaine. Ah…que la nouvelle de mon retour ne se répande pas comme une traînée de poudre en ville.

-Il s’est passé quelque chose à Stonetalon ?

-Je ne peux parler qu’à Thrall en personne.

-A vos ordres, commandants. ».

Et ils franchirent la porte.

Vue du dedans, la cité paraissait encore plus impressionnante, hérissée de piques, ses rues mal pavées parcourues en tous sens par de farouches guerriers Orcs qui soulevaient des nuages de poussière rougeâtre, et tous étaient armés. Certains même s’arrêtaient au passage des deux elfes, et les regards que surprenait Felian en relevant la tête n’étaient décidément pas de son goût. Méfiance et parfois haine couvaient sous les feu de ces braises noires… .

Ghânak se dirigeait à grand pas vers la forteresse en criant « Kyrlok Nak Mar ! Kyrlok Nak Mar ! » comme si leur vie en dépendait...ce qui était le cas d’ailleurs.

« -Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda-t-il à voix basse au Choucas.

« -C’est de l’orc ancien », répondit ce dernier sans même desserrer les lèvres. « -C’est une formule de protection personnelle : on l’utilise lorsque l’on commet un acte qui peut paraître fou ou dangereux et que l’on est persuadé d’agir pour le bien du clan – ici, Durotar. Evidemment, seuls les plus braves guerriers peuvent l’utiliser ».

Voilà qui éclairait d’un tout autre jour la décision de Ghânak de faire intervenir les deux elfes dans le conflit qui avait causé la chute de Stonetalon.

Felian s’approcha de Ghânak et, malgré les risques, lui glissa à l’oreille :

« -J’aimerai arriver entier devant votre Seigneur de Guerre…et ces charmants tourtereaux n’ont pas l’air disposer à accéder à cette demande.

-Eux ? Oh, ils sont juste étonnés. Nous n’avons pas encore rencontré les dangereux. ».

Lesdits dangereux se présentèrent un peu plus tard sous la forme d’un peloton de déchiquetage armé de haches et de sabres, qui se plantèrent en face du commandant Orc.

« -Eloigne-toi de ces elfes, ou partage leur sort ! », intima leur brute de chef à Ghânak.

L’un dans l’autre, ça ne démarrait pas mal.

« -Kyrlok Nak Mar”, répondait l’intéressé. « -Au nom de Thrall, je vous demande de vous écarter.

-Voyez-vous cela ! Un traître, qui pactise avec nos ennemis ! ». Le fauve avait élevé la voix, ce qui attira pas mal de monde – vert et armé. Felian s’inquiétait sérieusement, à présent.

« -Et maintenant ?

-Eux pourraient nous faire du mal…mais ceux-là, non », chuchota Ghânak avec assurance, en indiquant un groupe de guerriers au visages impassibles, vêtus d’armures sobre, qui avançait avec l’air de prévenir quiconque contre une interruption de leur chemin. Les sept combattants s’arrêtèrent à quelques pas des trois compagnons, et celui qui semblait commander s’adressa aux belliqueux fauteurs de troubles qui les avaient menacé.

« -Ecartez vous, tous, et laissez passer. Au nom de Thrall. ».

Sa voix étaient calme, et l’orc qui avait insulté Ghânak  n’y prêta pas d’attention – seulement une grimace obscène. D’un geste théâtralement las, son interlocuteur le désigna à la troupe qui suivait.

« -Tuez-le. ».

Mécaniquement, les Orcs avancèrent. Leurs adversaires ne se le firent pas dire deux fois : il prirent la fuite avec empressement. Dans la ruelle, derrière la caserne, les attendaient quelques patriotes armés de solides gourdins… .

« -Sympathique », fit Ghânak d’un ton satisfait.

« -Salutations, commandant. Ne’Ashu’Shamen.

-Ne’Ashu’Shamen, guerrier. ». Cette formulation archaïque, symbole de paix, signifiait textuellement «La paix des esprits plane sur toi ». Des phrases comme celle-ci, il y en avaient un grand nombre chez les Orcs, telles que « Lok Targarla » (qui signifiait une aide apportée en tant de guerre), ou « Lok Tar Ogar », le cri de guerre tant redouté autrefois par les humains.

« -Capitaine, menez-moi devant Thrall.

-C’est l’ordre qui m’a été donné, commandant. ».

Ils se dirigèrent donc vers le palais, au milieu des « Kyrlok Nak Mar ! » et des « Thrall ! Thrall ! » de leurs gardes du corps, et cette fois-ci nul ne leur chercha noise. Enfin, ils parvierent devant la porte décorée d’os et de fer de la forteresse d’Orgrimmar.

« -Allons-y », fit le capitaine.

Ils s’engagèrent dans un couloir étrangement vide… .

 

 


 

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